Il est inutile de vous expliquer en détail les nuits que subissent les agents 3/2 sur Corbas tellement la réputation de la MALC n’est plus à faire dans la région.
Si nous rencontrons probablement les mêmes difficultés que nos camarades sur d’autres structures, elles sont toutes amplifiées sur notre établissement, de par sa taille, son flux d’entrants et son exposition à l’une des plus grandes agglomérations de France. Les projections, véritable fléau des établissements pénitentiaires et vrai constat d’échec de l’Administration.
On a pu voir pendant la période des fêtes une dizaine d’individus s’introduire dans le glacis pour projeter une centaine de colis. Il a fallu l’intervention de la Gendarmerie qui a procédé aux contrôles de tous les véhicules en barrant les chemins d’accès.
Mais également les agressions sur agents qui tentent de récupérer les projections aux abords des MAH, comme la semaine dernière où le gradé de nuit c’est fait arroser par un détenu à la fenêtre de sa cellule à la MAH1.
Un flux d’arrivants et de retours d’extractions, en constante augmentation et qui arrivent de plus en plus tard à n’importe quelle heure de la nuit, provenant des différents tribunaux judiciaires de la région. Les accords de principes ne sont mêmes plus respectés avec le TJ de Lyon qui ne cesse de nous envoyer des arrivants les mardis et jeudis soir où nous ne sommes pas censés écrouer, et ce sans aucune raison valable.
Ces acteurs ne prennent absolument pas en considération, la taille et la charge de travail de la MALC qui sont sans égales dans la région. Nous avons près de 1000 détenus en détention et son lot d’incidents qui va avec. Pour preuve :
Le service de nuit du 19 au 20 janvier 2023 en a fait les frais malheureusement. Ce n’est pas moins de deux incidents majeurs survenus en presque une heure de temps. L’intervention en cellule MAH2 vers 5h20 pour un suicide par pendaison découvert par les agents rondiers, suivi d’un feu de cellule à la MAH3 vers 6h50 causé par un détenu présentant de forts troubles psychologiques et coutumier des faits.
Le professionnalisme et la rapidité d’intervention des agents ainsi que du gradé de nuit ne changera pas l’issue irrémédiable pour le premier incident, malgré cela le service de nuit a su se remobiliser de manière exemplaire en se rendant immédiatement disponible sur l’incendie de cellule.
Et si à cela vous ajoutez un mode dégradé quasi – systématique (de jour comme de nuit !) vous avez tous les ingrédients pour faire monter la température malgré la météo actuelle !!!
L’UFAP UNSa Justice exige la mise en place d’une véritable politique disciplinaire à l’encontre des détenus agresseurs de surveillant en service de nuit, lors de la récupération des projections. Nos agents représentent l’unique et dernier rempart de lutte contre ce fléau après l’abandon total de nos dirigeants. Ce sujet avait été le premier point de discorde avec la Cheffe d’établissement et il est toujours sans réponse à ce jour.
L’UFAP UNSa Justice exige au nom des personnels de la MALC, que le dépôt de détenus arrivants pour Lyon-Corbas en provenance du TJ de Lyon soit priorisé par les équipages de gendarmerie, ainsi que l’application stricte de l’accord de principe passé avec celui-ci quant au fait que notre établissement n’est pas censé se voir attribuer des arrivants sur les nuits de mardi et jeudi.
L’UFAP UNSa Justice alerte la Direction au sujet de la gestion du détenu incendiaire qui n’en est pas à son premier feu de cellule. Les sanctions disciplinaires et pénales n’ont pas l’air d’avoir l’effet dissuasif escompté. Des décisions doivent être prises.
L’UFAP UNSa Justice félicite chaleureusement les agents qui ont fait preuve de courage et de professionnalisme lors de cette fin de service difficile et remercie tous les agents du service de jour qui leur ont apporté assistance et qui ont permis une bonne continuité de service.
Pour le bureau local UFAP UNSa Justice
CHEKHAD Nadia, GALVEZ Stéphane, MACHADO Philippe