Monsieur le président,
Nous voilà réunis pour la troisième instance de la Formation Spécialisée du CSA SPIP pour l’année 2024. Celle-ci intervient dans un contexte des plus particuliers puisque, depuis le 16 juillet dernier et la démission de l’ancien gouvernement, nous avons été contraints de passer trois mois dans l’incertitude, sans aucune perspective claire pour l’avenir de notre système pénitentiaire.
En outre, nous avons une fois de plus traversé un été difficile, marqué par des niveaux alarmants de surpopulation carcérale, cumulant les records mois après mois, avec un impact direct sur les conditions d’exercice des personnels, tous corps confondus.
A l’incertitude politique et à l’aggravation de la charge de travail, s’est ajoutée l’instabilité budgétaire. De puis quelques mois, le train de l’austérité a rattrapé la pénitentiaire, et les 103 SPIP de l’hexagone et d’Outre-mer n’y échappent pas.
Les coupes budgétaires impactent fortement les conditions de travail des personnels :
– Dotations ACT qui tardent à venir
– Projet de relocalisation de service en stand-by ou annulés
– Réunions départementales annulées
– Budget de cohésion d’équipe suspendu
– Actions collectives engagées mais non-financées
– Limitation des déplacements professionnels : permanences délocalisées réduites et formations en présentiel annulées ou refusées
– Limitation de l’utilisation des fournitures de bureau et des consommables
– Reports de charge de travail suite au non-renouvellement de contractuels, y compris lorsqu’ils occupent des postes essentiels et qu’ils sont seuls sur leur poste (gestionnaires RH, coordinateur des activités culturelles)
Et la liste n’est pas exhaustive…
En d’autres termes, des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation qui croulent sous les suivis et les mesures, bien loin des règles européennes de probation … avec de moins en moins de moyens pour fonctionner ! L’UFAP UNSa Justice refuse que les personnels en SPIP et leurs conditions de vie au travail servent de variable d’ajustement budgétaire.
La 1ère Organisation Syndicale Ministérielle dit « NON » à l’injonction de l’Administration visant à : “faire plus, avec moins”.
Dans le même temps, cette instance intervient au lendemain de la visite des élus de la FS du CSA SPIP sur l’ALIP de Thionville. Ce déplacement a été réalisé à l’initiative des organisations syndicales en raison de l’explosion des risques et des troubles psychosociaux dans ce service, et notamment suite au fiasco du déploiement de PRISME.
Cette visite aura permis d’aller à la rencontre des personnels et de mettre en exergue les difficultés rencontrées par ces derniers. L’UFAP UNSa Justice restera donc attentive quant aux suites qui seront données à ce déplacement dans l’antenne de Thionville mais aussi à la manière dont la DAP entend adapter la poursuite du déploiement de PRISME sur la DISP de Strasbourg.
Pour l’UFAP UNSa Justice, il est urgent que des réponses concrètes et des actions immédiates interviennent pour garantir des conditions de travail dignes pour les personnels. La situation doit évoluer sans délai. Il est temps que nos revendications soient entendues quant aux moyens nécessaires à allouer aux SPIP pour leur permettre de remplir leurs missions et préserver l’hygiène, la santé et la sécurité au travail de leurs personnels.
Les élus UFAP UNSa Justice à la FS du CSA SPIP