LYON, le 17/10/2024
La semaine dernière, une délégation régionale UFAP est venue à la rencontre des agents du SPIP MF et MO de Saint Etienne.
Nous tenons remercier tous les personnels pour leur bon accueil et pour nos échanges.
Lors de cette visite, nous avons pu mesurer les effets de la politique d’austérité à l’œuvre
depuis les lettres de cadrage du mois d’août. Le SPIP de Saint Etienne paie un lourd tribut des
coupes budgétaires actées par la Direction Interrégionale.
En MO, le non-renouvellement des deux contractuels personnels administratifs met à mal toute
l’équipe depuis début septembre. A l’heure actuelle, c’est donc le réserviste, des CPIP volontaires, la DPIP, l’une des PA du MF et même l’attachée qui sont sollicités pour assurer les tâches fondamentales d’accueil et de gestion des dossiers en l’absence du seul titulaire sur qui repose toute la charge de travail en attendant d’éventuels renforts…. Cette situation est révélatrice de la fragilisation de l’emploi dans les SPIP depuis la loi scélérate de la transformation de la fonction publique d‘août 2019 et l’explosion du recours à la contractualisation. Cette politique est synonyme de drames humains et d’une dégradation considérable des conditions de travail des agents. Ils doivent composer avec les décisions brutales de nos décideurs quand ceux ci font des contractuels la variable d’ajustement de leurs économies budgétaires.
A la Talaudière, les agents nous ont fait part des problèmes structurels qu’on retrouve dans toutes les
maisons d’arrêt : charges de travail exponentielles et cadences intolérables en raison de la surpopulation
carcérale, dégradation du sens des missions et des interventions depuis l’avènement des libérations sous
contraintes et de la réforme des réductions de peine. Les agents sont fragilisés. Mais cerise sur le gâteau pour les CPIP, ils pâtissent de la suppression du poste des coordinateur des activités dont le contrat n’a également pas été renouvelé. Un non-sens absolu dans cette Maison d’arrêt qui flirte dangereusement avec les 4OO détenus et une surpopulation de 150%.
Pour la prévention de la violence et la canalisation des tensions au sein de l’établissement, on repassera ! En attendant, il revient aux CPIP d’assurer le maintien des actions les plus anciennes afin que le partenariat et l’animation quotidienne ne soient pas totalement réduits à néant.
Une charge de travail loin d’être anodine mais qui est totalement occultée par ceux qui décident de coupes dans cette administration déjà sur l’os !
La Direction du SPIP nous a paru dépassée par les évènements concernant ces économies qui
atteignent les besoins fondamentaux des fonctionnements des services. A l’occasion de ce dialogue, nous
avons également mis en exergue la problématique du durcissement de la politique des JAP des placés sous DDSE depuis cet été. Le quotidien des CPIP du MO est lourdement impacté par la négociation permanente qui prévaut pour chaque modification horaires. La gestion des DDSE devient chronophage et confine à l’insupportable. Mal à l’aise à l’idée d’être en situation de confrontation avec la Japerie locale, la direction du SPIP s’est néanmoins engagée à ne pas mésestimer cette question, à être à l’écoute des personnels pour trouver des solutions visant à alléger les pesanteurs et à revaloriser les logiques de réinsertion.
En clair, avoir un rôle qui ne se limite pas à être la simple courroie de transmission des desideratas des JAP mais être une force de proposition médiatrice. Nous avons aussi pointé les conditions d’exercice avec les problèmes de chauffage récurrents en MO et l’exiguïté des locaux avec des bureaux dans les couloirs.
Suite à ces rencontres, forte de sa représentativité au CSA Interrégional, L’UR UFAP UNSa
Justice de Lyon interpellera le Directeur Interrégional sur sa politique d’austérité dans les
SPIP et sur les conséquences sur les terrains de ses décisions iniques.
Même si le mal est fait, l’exemple de la situation du SPIP de la Loire doit inciter nos décideurs à rompre avec leur politique désinvolte et « je m’en foutiste » synonyme de souffrance sur les terrains.
Il en va de la prévention des risques psycho-sociaux dans les SPIP !
L’UFAP UNSa Justice, une Présence Quotidienne …
Pour L’UR UFAP UNSa Justice de LYON :
Stéphane Perrot & Florian ROUSSET, Secrétaires Généraux.
Jean-Louis PICORNELL, Secrétaire Local CD de Roanne.