Le Pontet, le 21 octobre 2024
Entre vendredi et dimanche, 5 agents ont été conduits à l’hôpital pour cause d’agression !
Les faits commencent Vendredi 18 octobre dans le bureau des officiers de la MAH1 vers 9H45. Lors d’un entretien suite à une grève de la faim, un détenu a fait preuve d’inertie en refusant catégoriquement de sortir du bureau car il souhaitait un transfert immédiat. Se mettant en garde et prêt à en découdre, ce forcené a clairement déclaré chercher un moyen d’être transféré en menaçant les agents présents et s’en est pris au matériel en donnant un grand coup de poing dans un écran d’ordinateur.
Les agents sont alors intervenus pour le maîtriser. Mais face à la violence de l’agression, le bureau d’un des officiers s’est renversé, les collègues présents ont reçu de nombreux coups de pieds et de poings. Blessés, ils ont été conduits à l’hôpital : un coup de poing au visage pour une surveillante et des blessures à la main et au tibia pour les deux autres. Résultat, 1 jour d’ITT pour chacun d’entre eux.
La seconde agression a eu lieu durant la distribution du repas, hier vers 11H20 au RDC de la MAH2. Trop fatigué pour se lever et prendre son repas, un détenu s’est mis à frapper violemment à la porte de sa cellule une fois la distribution faite. L’agent, voulant vérifier qu’il n’y ai pas de problème particulier, a ré-ouvert la cellule. C’est alors que ce « fou furieux » a sauté sur le collègue lui assenant un coup de poing au visage, puis s’est saisi d’une fourchette et a piqué l’agent protégé par son gilet pare lame au niveau du torse.
Des gradés présents à proximité ont été témoins de la scène, ce qui a permis une intervention rapide. Là encore, 2 agents ont été conduits à l’hôpital : 3 jours d’ITT pour l’agent qui a reçu le coup de poing et 5 jours d’ITT pour un deuxième blessé au mollet pendant l’intervention.
BRAVO A VOUS TOUS,POUR VOTRE COURAGE ET VOTRE PROFESSIONNALISME, le pire a encore été évité !!!
Face à cette violence gratuite, extrême et quotidienne, Notre force est et restera toujours notre solidarité !
Comme nous l’indiquions dans une déclaration au Directeur de l’Administration Pénitentiaire lors de sa visite dans notre établissement le 9 octobre :
« Sachez que vous pouvez et devez être fier des personnels de notre établissement qui portent notre structure à bout de bras, souvent au détriment de leur vie de famille, de leur santé. Nous osons croire, monsieur le DAP que vous en avez largement conscience.
A l’instar d’autres établissements malgré tout le dévouement dont nous pouvons faire preuve, l’épuisement tant moral que physique, est bien là. Il traîne dans nos coursives, dans nos couloirs, un sentiment d’abandon et de démotivation de tous les personnels pénitentiaires confondus.
Monsieur le Directeur, voila le quotidien des personnels dont vous êtes responsables :
- Violences et agressions effroyables envers les agents.
- Violences entre détenus de plus en plus extrêmes, surpopulation pénale persistance accentuant les problèmes en détention. Projections en tout genre, reflet des trafics extérieurs.
- Manque de personnel, postes non couverts, rappels imposés sur des repos, formations supprimées, heures supplémentaires.
- Multiplication des missions et des tâches, accumulation des dossiers, isolement des agents.
Cette liste non exhaustive est un triste constat du quotidien des personnels de tout corps et grades au Centre pénitentiaire d’Avignon Le Pontet. Notre but n’est pas de tomber dans le larmoyant M. le Directeur, mais de vous imprégner de cette morosité qui persiste depuis des années. Il suffit d’être à l’écoute de nombreux agents en BURN-OUT, pour comprendre la gravité de la situation.
Alors M. le Directeur plusieurs questions s’imposent :
Pouvez-vous garantir un management bienveillant en optant pour la confiance en son personnel ? Un soldat vous savez part en guerre et suit son chef s’il est lui-même loyal envers ses hommes.
Monsieur le directeur, entendez-vous le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? entendez-vous ces cris sourds du pays qu’on enchaîne ? Entendez-vous les cris des agents qui vous alertent ?
Notre métier si indispensable mais si difficile a besoin de reconnaissance et de solutions, nous comptons sur vous. Certains en ont payé le prix fort récemment, faisons en sorte que jamais un tel drame ne puisse se reproduire »
Le Bureau Local UFAP UNSa JusticeFÉLICITE l’ensemble des personnels présents sur l’intervention et aune pensée particulière pour nos collègues blessés, et leur souhaite un prompt rétablissement.
L’UFAP UNSa Justice CONDAMNE ces actes et exige de la direction la plus grande FERMETÉ lors du passage de ces « voyous » en CDD et EXIGE par la suite leur TRANSFERT.
L’UFAP UNSa Justice, une Présence Quotidienne…
Le Bureau Local UFAP-UNSa Justice.