Le lundi 25 novembre 2024, une délégation UFAP UNSa Justice s’est déplacée sur le CD BAPAUME à la rencontre des personnels. Les secrétaires régionaux Guillaume POTTIER, Frédéric CHARLET, Alain DUPRIEZ et Joris LEDOUX accompagnés des représentants locaux Sullivan VANTORNOUT et Virginie JAMROZ, ont pu s’entretenir avec les agents et ont reçu un accueil chaleureux dans les différents services. Si les échanges ont été plutôt cordiaux, avec les personnels de tous corps et grades, il n’en demeure pas moins que certains collègues nous ont fait part de tensions ou conflits qui perdurent, notamment depuis le changement de direction.
Si cet établissement pour peine n’est pas ou peu impacté par la surpopulation pénale, il n’échappe pas au principal fléau qui concerne la grande majorité des établissements de la DISP de Lille, les carences en personnels. Avec un manque de 13 agents pour un organigramme de référence de 143 surveillants/Brigadiers, le CD BAPAUME affiche un taux de couverture de 91%.
Ce n’est pas catastrophique en soi, mais en y ajoutant les absences temporaires (arrêts maladies et autres), l’impact sur l’équilibre des services, notamment pour les équipes de roulement, est bien réel. Pour pallier ce problème, la direction a décidé de fermer temporairement certains postes. Ce choix contraire aux principes de sécurité, est vivement contesté par le bureau local UFAP UNSa Justice qui dénonce une manière déguisée de cacher la réalité des grandes difficultés liées aux carences en personnels.
Certains projets, tels que la création qu’un quartier « RESPECT » ou encore la mise en place du « surveillant acteur » sont en cours d’élaboration, mais ne font pas l’unanimité auprès des personnels ou ne sont pas forcément appréciés par certains agents. Pour autant des groupes de travail sont formés afin de réfléchir sur l’organisation de ces aménagements de manière à les rendre profitables pour les prises en charge des détenus mais aussi et surtout pour l’amélioration des conditions de travail des personnels. Espérons que ce défi sera relevé avec brio et dans l’intérêt de tous…
Lors de nos échanges avec les agents nous avons également été témoins de difficultés relationnelles avec la direction.
Certains collègues nous ont fait part de leur sentiment de ne pas être considérés, voire carrément d’être victime de flicage ou d’harcèlement de la part de la hiérarchie qui par tous les moyens tente de « diviser pour mieux régner ». La déclaration liminaire faite par les 3 organisations syndicales représentatives lors du CSA (boycotté) du 3 octobre, décrit d’ailleurs clairement un climat social délétère causée par « une ambiance lourde, pesante et difficile à supporter au quotidien ».
Le passage de la MCI (mission de contrôle interne) en début d’année, a aussi laissé un gout amer, et une certaine déception au regard des nombreuses recommandations « correctives » qui en découlent, mais surtout par rapport au retrait du CD BAPAUME de la liste des lieux de stages pédagogiques pour les élèves surveillants. Cette décision injuste a été ressentie comme une forme d’humiliation par les personnels, ce que nous pouvons comprendre.
A l’issue de nos passages dans les différents services, nous avons été reçus longuement par la directrice. Après lui avoir signifié notre désaccord par rapport au non-respect des textes régissant la tenue du comité social d’administration (CSA), nous avons évoqué les différents projets en cours sur l’établissement et le manque d’adhésion des personnels.
Nous lui avons également fait part de nos échanges avec les agents, en mettant en avant le malaise et le sentiment d’abandon que nous avons pu ressentir dans certains propos tenus en détention. Si visiblement la directrice n’était pas toujours d’accord avec ce constat plutôt négatif, elle nous a tout de même semblé à l’écoute et a pris note de certaines observations. Espérons donc que cet entretien portera ses fruits et permettra une amélioration des relations sociales, nécessaire pour rétablir un climat de confiance avec les personnels.
L’Union Régionale UFAP UNSa Justice remercie l’ensemble des personnels et les représentants locaux pour l’accueil qui lui a été réservée, ainsi que la directrice pour le temps qu’elle nous a accordé afin d’entendre nos revendications. Bien entendu l’Union Régionale UFAP UNSa Justice restera attentive à l’évolution des chantiers en cours, ainsi qu’à l’amélioration des conditions de travail des personnels qui œuvrent quotidiennement pour garantir le service public pénitentiaire, malgré un contexte institutionnel particulièrement contraignant.
L’Union Régionale UFAP UNSa Justice
