détenu, arrivé cet été après avoir parcouru le « guide Michelin » de la pénitentiaire en raison de son comportement, s’est vu accorder par notre directeur, sous couvert d’un certificat délivré par le corps médical, une couette anti-acariens, un coussin massant, et plus surprenant encore, un fauteuil de bureau « Gamer » qui ferait envier n’importe quel agent qui dispose d’un bureau délabré comme les nôtres.
Mécontent et toujours plus exigeant, ce détenu profite de la situation. Tant qu’il obtient gain de cause, il continue à surenchérir. Ses demandes deviennent de plus en plus folles, ses menaces, de plus en plus violentes.
Résultat : il oscille entre le secteur fermé, le Quartier Disciplinaire, l’ouverture surveillée avec deux agents et un gradé, pour finalement être transféré au Quartier d’Isolement en raison des risques qu’il fait peser sur la sécurité des agents.
Lors de son dernier séjour au QD, notre directeur a choisi de fuir ses responsabilités et de sortir son parapluie en laissant à l’officier QD/QI la lourde tâche de décider s’il fallait ou non remettre au détenu sa fameuse couverture anti-acariens. Une décision particulièrement sensible dans un secteur où les risques d’incendie ou de suicide sont omniprésents.
Face à cette situation, l’officier a pris ses responsabilités : il a refusé, tout comme pour la couette, de céder à ces demandes absurdes. Remettre ce fauteuil, avec ses nombreuses parties métalliques, dans un secteur pourtant équipé de mobiliers fixés et de chaises en plastique (QI) pour des raisons de sécurité aurait été inconscient. Les agents, qui subissent déjà bien assez de tensions et de dommages dans ce secteur sensible, méritent d’être protégés.
Malheureusement, le mépris habituel affiché par le directeur envers ses agents et son ignorance flagrante du terrain ont conduit à une décision inadmissible : il a ordonné au chef de détention de monter ce fauteuil tout confort au QI, malgré les risques évidents que cela comporte.
Monsieur le directeur, nous savons que vous appréciez le luxe, les bureaux onéreux et les fauteuils assortis, même en période de crise et de récession. Mais pendant ce temps, ce sont vos agents qui se retrouvent les pieds dans la merde.
Vos agents ne demandent pas grand-chose : simplement du respect et de la sécurité. Nous en sommes encore très loin !
Le secrétaire local.