LE 29/11/2022
Hier, lundi 28 novembre vers 17h50, lors de la distribution du repas à la cellule disciplinaire, le détenu puni, mécontent de ne pas avoir de tabac, s’est saisi du couteau en plastique fourni avec le plateau et a menacé de « planter » le surveillant d’étage en se dirigeant vers lui. Le gradé et les 2 agents présents ont dû utiliser la force strictement nécessaire afin de le maîtriser. L’énergumène en a profité pour cracher au visage de notre collègue Cyrille, souillant sa joue.
Une fois la porte refermée, le détenu puni a menacé de déclencher un incendie dans la cellule disciplinaire, joignant le geste à la parole il a tenté de brûler du papier journal ainsi que les draps de son lit. Le gradé ayant eu la présence d’esprit de demander aux surveillants de revêtir les tenues pare-coups, une nouvelle intervention en cellule s’en est suivie. À peine la porte et la grille QD ouvertes, le détenu puni s’est entaillé profondément le poignet avec une lame de rasoir, qu’il avait réussi à dissimuler jusque-là. Une nouvelle intervention a eu lieu afin de maîtriser le détenu et ainsi l’empêcher de recommencer en récupérant la lame de rasoir, les surveillants se trouvant alors maculés du sang du détenu. Durant la manœuvre, il en a profité pour asséner plusieurs coups sur la tête des agents, heureusement protégées
par les casques.
Le détenu s’étant blessé, il a fallu le conduire aux urgences, bien gentiment escorté par les agents sur lesquels il a craché, frappé… Dont notre collègue Cyrille, qui, de retour de cette extraction à 23h30 après sa journée de 12h15, est ce jour présent à 06h45 pour enchaîner sur un autre service 12h15.
Pendant ce temps, aux alentours de 21h00 à la Maison d’arrêt, un pensionnaire bien connu du dortoir n°5 n’a rien trouvé de mieux à faire que casser l’œilleton et menacer l’agent rondier par l’interphonie, entre deux insultes, de lui crever les yeux lors de la ronde. Se vantant au passage de filmer les agents avec un smartphone et de transmettre les images à l’extérieur.
Voilà où nous en sommes à Coutances. Des agents qui dépassent les 50 heures supplémentaires, avec jusqu’à 10 nuits par mois pour certains, un service en mode dégradé quasi-quotidien, coup de chance les agents de nuit étaient au complet cette fois-ci… Et des agents agressés qui escortent leur agresseur aux urgences pour le faire soigner… Certains ont été béatifiés pour moins que ça !
Equipes Régionales d’Intervention et de Sécurité
Voilà ce que demande le bureau local UFAP Coutances : une intervention des ERIS, et la sécurité des personnels en transférant au moins 3 détenus en urgence : le détenu auteur des agressions de cette nuit ; le détenu auteur des menaces à l’agent rondier, fréquemment coutumier de faits similaires et d’insultes sur personnels ; et le détenu bien identifié se trouvant derrière quasi-tous les trafics à la Maison d’arrêt.
N’attendons pas qu’un fait gravissime se produise !
Pour rappel l’encellulement en dortoirs, la présence d’une seule et unique cellule disciplinaire, et l’absence d’outils tels que les brouilleurs de drones ne nous permettent pas de gérer de tels profils. Leur place est dans des établissements plus adaptés par leur taille, leurs moyens techniques et leur ressource en personnels, qui fait cruellement défaut en ce moment à la Maison d’arrêt de Coutances.
Le bureau local UFAP demande des félicitations officielles pour le gradé et les surveillants ayant parfaitement géré cette situation qui, sans leur professionnalisme, leur sang-froid et leurs excellents réflexes, aurait pu se terminer bien plus mal.
Le secrétaire local UFAP UNSa Justice MA Coutances