Le 30.05.2023
Les beaux jours sont là, fini les pulls, place au t-shirt pour la promenade, ces détenus du rez-de-chaussée qui exhibent avec fierté tel un trophée leurs bras entaillés, scarifiés, lacérés du poignet jusqu’à l’épaule.
Avec pour certains encore quelques agrafes ou points de suture sur une plaie fraîchement faite pour exprimer leur mécontentement à une sanction ou pire encore, leur simple frustration à la négation. Tout n’est malheureusement pas visible, l’accessoire tendance de nos pensionnaire : leur petite lame de rasoir collée à un manche reste bien dissimulée.
La hausse du nombre des bagarres et des règlements de compte va de paire avec la hausse des températures estivales.
L’UFAP UNSa justice avait bien prédit que les jours à venir seraient chauds.
Face à des détenus déterminés, ces armes artisanales sont un accessoire fétiche pour la promenade actuellement bien ensoleillée. La triste habitude prise de sortir illico du QD, ces prétendus suicidaires passant de l’état de guerrier de la cour de promenade à pauvre victime du système.
Engendrant de fait, une augmentation du nombre de placement en CPROU qui a tout bonnement explosé avec le nombre d’agressions bien évidemment.
Aujourd’hui, ces armes (lames de rasoir, couteaux de cantine aiguisés, poinçons..) sont retournées à l’encontre des personnels. Tous grades confondus, tout le monde reste exténué face à ces profils ingérables. Alors que même après une fouille, ils sont capables de pondre une lame tel la colombe sous le chapeau de nos plus grands magiciens, prêt pour une nouvelle séance de scarification de bras et même d’ingurgitation de la lame. Tout est bon pour un petit tour à l’hôpital.
Les conditions de travail se dégradent dans ces rez-de-chaussée où règnent constamment le vacarme et les hurlements des détenus aux profils des plus inquiétants.
Ce quotidien fracasse le moral des surveillants au bord de la rupture, même les agents connus pour leur sang froid et leur calme perdent pied tout bonnement dans ces étages dignes d’un hôpital psychiatrique.
Si l’UFAP UNSa justice de Villefranche a déjà tiré la sonnette d’alarme sur la situation des rez-de-chaussée de notre établissement, maintenant, nous sommes passés à un tout autre cran. La semaine dernière, les actes de violence ont atteint un stade supérieur. Le nombre de découvertes d’armes artisanales est ahurissant et inquiétant avec en prime des livraisons nocturnes aux drones.
L’UFAP UNSa justice salue le professionnalisme des agents qui travaillent dans de telles conditions de surpopulation sur fond de sous-effectif.
L’UFAP UNSa justice demande le transfert immédiat de ces détenus psy ultra-violents vers une structure plus adaptée et demande une réaction rapide de notre administration.
Pour L’UFAP UNSa Justice
C.LAGES et P. MICHAELI