Partie Pénitentiaire (intégralité en bas de page):
La violence de plus en plus prégnante et prononcée à l’égard de celles et ceux qui exercent leur métier au nom de la République française et de l’intérêt public est INACCEPTABLE
Nous sommes de plus en plus la cible de violences et cela nous ne pouvons le tolérer !
Des violences qui ont atteint notre chair au plus profond, en retirant la vie à deux de nos collègues dans un acte prémédité, d’une barbarie et d’une violence inouïe qui devra trouver des réponses. Entendez le bien, qui devra trouver des réponses !
S’il est bien évident que nous souhaitons vivement que ces assaillants soient repris, sachez que notre détermination est sans faille afin que toute la lumière soit faite sur les conditions d’incarcération et de non prise en charge sécuritaire de ce détenu aujourd’hui en fuite après avoir prémédité l’assassinat de l’ensemble des agents d’escorte qui le prenaient en charge ce fameux 14 mai 2024.
Alors que cela plaise ou non, que les choses soient dites ! « après » l’assassinat de 2 collègues et 3 autres grièvement blessés, les personnels sont en droit d’attendre non seulement une prise de conscience mais surtout de décisions fortes des autorités pénitentiaires et du ministère de la Justice et non une simple posture de circonstances ou un affichage politique.
Entendez le bien : « NOUS NE VOULONS PLUS JAMAIS REVIVRE UN 14 MAI 2024 ! »
Cet « après » doit traiter de toutes les difficultés auxquelles font face les personnels pénitentiaires : surpopulation pénale, violences, trafics en tous genres, présence d’objets dangereux, manque chronique d’effectifs, manque de moyens, etc… Une liste longue, récurrente et fort bien connue de l’administration pénitentiaire !
Le modèle carcéral français ne peut pas faire l’objet d’une adaptation. Il doit être complétement revu : définir les missions confiées à la DAP et attribuer aux personnels les moyens nécessaires à leur exercice. Voilà le véritable enjeu !
En attendant, des actions urgentes doivent être mises en œuvre et les personnels pénitentiaires sont dans l’attente, pour ne pas dire dans l’impatience de cet obligatoire changement de cap ! C’est notamment le cas de celles et ceux qui exercent les missions extérieures qui ne comprennent pas pourquoi rien n’a changé depuis ce 14 mai tragique !
Pire, les extractions judiciaires ont repris comme en l’an 40 ! Beaucoup d’entre elles sont toujours réalisées par 2 agents et 1 Kangoo, l’absence des FSI/ERIS est toujours à déplorer sur la gestion de certains profils dangereux. Ainsi, les fonctionnements défaillants en termes sécuritaires demeurent la règle !
L’administration va même jusqu’à menacer certains agents pénitentiaires de sanction face à leur refus d’exposer leur intégrité physique. A croire qu’il n’y a que les agents qui ont compris les enjeux vitaux du sécuritaire.
Au-delà d’être scandaleux, cela est irresponsable ! Voilà le défi URGENT qui attend le ministère et la DAP.
Si, le 14 mai nous écrivons, qu’à ce stade des informations que nous avions, notre priorité absolue était naturellement concentrée sur l’état de santé des collègues et par la suite sur le recueillement de nos morts, le moment est venu pour l’administration et le gouvernement de répondre de leurs insuffisances pour garantir nos vies.
Et sans polémique aucune, ce ne sont pas les propos tenus par le garde des Sceaux dans l’hémicycle ce mardi 4 juin en répondant à un député qui vont calmer notre colère froide, nous citons « … une politique de transfèrements permettant de prendre les détenus du haut du spectre (les plus dangereux), pour aller là où il y a des brouilleurs dans les établissements et à ce titre, je voudrais vous rappeler qu’en 2017, il n’y avait aucun brouilleur, strictement aucun, et bien nous en avons doublé le nombre.»