Douai, le 27 décembre 2023
Une délégation UFAP UNSa Justice composée des représentants nationaux Emmanuel CHAMBAUD
et Alexandre CABY, des représentants régionaux Guillaume POTTIER, Frédéric CHARLET, Alain
DUPRIEZ Joris LEDOUX, accompagnée des représentants locaux Elise TABARY et Renald
CHAMPRENAUT, s’est déplacée sur le CP Château Thierry afin de rencontrer les personnels.
A la demande du bureau local, cette visite a débuté par une réunion avec la Directrice M.COSTES et
la Cheffe de détention M.PALMIER, afin d’aborder divers problèmes relatifs au fonctionnement de
l’établissement ou aux attentes des agents. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce ne sont pas
les sujets qui manquent.
Après avoir évoqué l’avenir de l’établissement dont le choix entre une rénovation totale (avec ou
sans extension) ou la construction d’une nouvelle structure est toujours en arbitrage par la DAP, la
discussion s’est rapidement dirigée sur le maintien très contesté d’un détenu multi-agresseur placé
en régime d’isolement alors même que l’établissement est dépourvu d’un quartier dédié (QI) ! Si
nous pouvons entendre l’explication « cousue de fil blanc » de la Directrice qui nous raconte que c’est
compliqué car il faut attendre qu’une place d’isolement se libère sur autre DI, nous savons aussi
qu’aucune demande de transfert de ce détenu n’a été effectuée par l’établissement auprès de la DISP
de Lille ! Chacun appréciera…
Le bureau local a ensuite abordé l’absence de fiches de postes réclamées depuis des années par les
personnels de tous corps et grades confondus, afin qu’ils puissent connaitre précisément les missions
qui leur incombent. C’est évidemment necessaire pour assurer une bonne coordination des
différentes tâches à effectuer. La directrice nous rassure et nous garantit que la mise à jour et
l’établissement des fiches de postes sont en cours.Affaire à suivre…
Arrive ensuite l’épineux sujet de la charte des temps qui révolte les postes fixes depuis pas mal de
temps. Et il y a de quoi ! Surtout quand on constate que les horaires variables imposés sans aucune
concertation avec les services concernés, comprennent 6 heures de plages fixes (de 9 à 12h et de 14
à 17h !). Cela laisse peu de marge pour organiser la variabilité du temps de travail…Mais pire encore,
lorsque les agents doivent partir en mission en fin de mois après 17h, ils travaillent tout simplement
pour la gloire car les heures effectuées sont écrétées ! Comment est-ce possible ? Pour rappel les
services sous le régime des horaires variables ne sont pas incompatibles avec La production d’ heures
supplémentaires dès lors que ces dernières sont commandées par la hiérarchie. Devant nos
arguments, la directrice s’est engagée à revoir ce sujet en CSA et a demandé au bureau local de lui
faire une proposition…Nous suivrons de près l’évolution de ce point car n’oublions pas que les
horaires variables sont conçus pour permettre aux agents de gérer leur temps de travail en conciliant
vie sociale et vie professionnelle. Ils ne doivent pas servir à rendre les agents corvéables en fonction
des besoins.
Un autre point tout aussi contestable concerne la formation professionnelle, plus précisément la non
prise en compte des temps de déplacement, au-delà du fait que les agents sont souvent contraints
d’utiliser leurs véhicules personnels pour se rendre en formation à près de 500kms aller/retour. Le CP
Château Thierry est très éloigné géographiquement de la DISP de Lille, ce qui implique des délais de
route de près de 6h qui ne sont pas considérés en temps de travail. Ce n’est pas normal, les agents ne
peuvent pas passer plus de 12h pour suivre une formation, en étant rémunérés sur une base
théorique de 7h. Les délais de route doivent absolument être comptabilisés sans que les personnels
soient toujours obligés de « pleurer » pour au final se voir « bricoler » des compensations horaires !
Sur ces difficultés, la directrice nous dit comprendre les frustations des personnels sans pour autant
devoir endosser la responsabilté de la règlementation en vigueur. Néanmoins, elle s’est engagée à se
renseigner et voir avec le DIOS les possibiltés de prendre en charge les temps de trajet en formation
professionnelle. Il est évident qu’en l’absence de solution pour régler cette contrainte, les agents
finiront par baisser les bras…
Après avoir abordé d’autres sujets tels que la reconaissance et la gratification des personnels
lorsqu’ils se sont particulièrement distingué dans l’exercice de leurs missions, l’expérimentation du
« surveillant acteur », les rapports de détention ou encore la répartition des bureaux, cette réunion
s’est terminée avec le sentiment partagé qu’il reste beaucoup à faire sur cet établissement…
Si la directrice a au moins le mérite d’avoir accepté d’échanger sur tous ces points de désaccord,
force est de constater que depuis notre dernier déplacement sur cet établissement, le climat social ne
s’est guère amélioré. Nous avons rencontrés des agents volontaires mais souvent lassés ou
découragés par le manque flagrant de considération de la part de la direction locale. Certes Mme
COSTES s’est engagée à revoir certains sujets et étudier en CSA les propositions de l’UFAP UNSa
Justice mais nous attendons les suites. Nous espérons donc, dans l’intérêt de tous, que ses paroles
seront suivies des actes et permettront de redonner de la confiance aux personnels.
L’Union Régonale UFAP UNSa Justice sera attentive au respect des engagements pris et si besoin
n’hésitera pas à saisir les autorités au plus haut niveau afin que le agents du CP Chateau Thierry,
souvent mis en avant pour la spécificté et la qualité de leurs misssions, soient mieux considérés par
leur hiérarchie. Car la loyauté c’est bien , mais ça doit s’appliquer dans les deux sens !
Pour l’Union Régionale UFAP UNSa Justice des Hauts-de-France
Guillaume POTTIER Frédéric CHARLET Alain DUPRIEZ Joris LEDOUX