L’UFAP UNSa Justice n’a eu cesse de tirer la sonnette d’alarme quant aux modes de gestion inadaptés pour les détenus positionnés en niveau d’escorte 3, dans le cadre des extractions judiciaires.
En effet, l’UFAP UNSa Justice avait, après l’affaire de TARASCON, (pour mémoire nos collègues s’étaient fait tirer dessus à l’arme de guerre) obtenu du Directeur Interrégional la gestion isolée de ces détenus qui nécessitent un niveau de vigilance bien plus élevé.
Malheureusement, les réquisitions judiciaires étant toujours plus nombreuses, dans des soucis comptables et afin d’éviter au maximum les IDF (Impossibilité de faire), cette mesure sécuritaire est très vite tombée aux oubliettes.
Aujourd’hui encore, sur le PREJ de Béziers, 2 missions différentes consistaient chacune à prendre en charge 2 Escortes de niveau 3 dans le même véhicule.
Néanmoins, et au regard du profil affiché par les détenus devant se rendre au JLD d’AVIGNON, nous ne comprenons pas ce choix opéré par l’ARPEJ, qui mentionnait dans le même temps un risque d’évasion réel.
Ainsi nos 4 collègues, prennent en charge à Béziers, ces deux détenus qui au demeurant se connaissent puisqu’ils font partie du même « clan » d’un des plus gros réseaux de trafic de drogue sur l’avignonnais.
Le premier profil, comparaissait devant le JLD pour meurtre en bande organisée quant aux seconds, pour association de malfaiteur, acquisition d’arme de guerre et pour couronner le tout, le risque d’évasion étant encore plus réel lorsque nous apprenons qu’ils bénéficient d’un soutien financier extérieur !
Dès le départ, nos deux compères veulent choisir leur place dans le VTD, sans que cette demande ne trouve succès, puis se mettent à siffloter bizarrement l’un après l’autre, laissant penser à une conversation codée.
Un agent demande alors aux détenus pourquoi ils sifflent, l’un des deux répondant tranquillement : « vous n’allez pas avoir le temps de rester assis sur vos fauteuils aujourd’hui, les 4X4 vont arriver pour bloquer le camion ! »
Au regard du profil des détenus et de tout cet enchainement de comportements suspects, l’agent rend compte au gradé qui contactera l’ARPEJ afin de remonter l’incident, ce qui permettra à nos collègues de bénéficier à l’entrée d’AVIGNON d’un renfort FSI jusqu’au tribunal.
L’ARPEJ par la suite contactera le juge pour lui faire part de cet incident, juge qui selon la procédure normale, notifiera en direct aux détenus cet événement … en présence de nos collègues.
Cela aura pour conséquence un emportement du présumé chef de clan qui insultera puis menacera de mort et de représailles le collègue ayant fait remonter l’info, ainsi que sa famille : « je vais te faire buter pour 10000 euros…etc… »
Le retour se fera en présence des FSI jusqu’à l’autoroute, puis nos collègues rentreront SEUL d’AVIGNON à Béziers, à vive allure, tout en ayant conscience que la situation restait préoccupante.
L’UFAP UNSa Justice souhaite dans un premier temps féliciter nos Camarades pour leur professionnalisme dans la gestion de cette mission. Nous nous tenons à disposition du collègue menacé pour toutes les démarches qu’il voudrait entreprendre.
Nous dénonçons l’absence de réorganisation de cette mission au regard des événements ! Un équipage ERIS ou FSI par exemple aurait pu être mis à contribution, soit pour encadrer entièrement le convoi tout le temps du trajet, soit pour prendre en charge l’un des deux protagonistes permettant à l’escorte de ne gérer qu’un seul détenu de ce type.
Nous réitérons l’URGENCE de cesser ces missions suicides ! Un détenu ESCORTE 3 doit être géré de façon isolée et non entassé à plusieurs dans un même véhicule ! Le niveau de vigilance et la méthode de gestion de ces détenus nécessite UNE GESTION A PART !
Nous réitérons l’URGENCE de « banaliser » le parc automobile pénitentiaire, car ne l’oublions pas, nous sommes des cibles et sommes détestés d’une frange de la population. La DISCRETION sur la voie publique doit être la règle !
L’UFAP UNSa Justice dénonce la mise en danger permanente de nos collègues par ce genre de décisions purement comptable !
Que dire de la prise en charge normalement dévolue pour chacun de ces profils, fixé à 1 gradé et 3 agents, alors qu’ici cet effectif était consacré pour 2 détenus de ce type !
Nous nous attendons à un drame à venir, que nous ne souhaitons évidemment pas, mais force est de constater que c’est la débandade partout sur le territoire, comme ce matin à Paris, ou nos collègues du PREJ de FRESNES transportaient 4 détenus de niveau d’escorte 3 dans le même véhicule avec seulement 4 agents ! INADMISSIBLE !!!
Il est IMPERATIF de mettre un terme à cette gestion et d’ouvrir des discussions sur la doctrine d’emplois ESP, trop permissive aujourd’hui, ouvrant la porte au laboratoire de la connerie pénitentiaire !
ON NE BADINE PAS AVEC NOTRE SECURITE!
Pour le Bureau Régional UFAP de TOULOUSE
Thomas JACQUOT