Organisation Syndicale Multi-Catégorielle

L’insulte de trop !

Le décès d’un détenu médiatique dans une prison, et de surcroit sous les caméras de la République, méritait bien que l’administration jette 2 agents pénitentiaires en pâture à Arles : 1 surveillant et 1 directrice. Finalement, seul le surveillant paiera. Il est toujours plus rassurant pour l’administration de désigner des coupables que de rechercher les causes profondes. C’est INCONCEVABLE !

Faute de recruter des agents formés pour les regarder en direct, les caméras pénitentiaires installées tous azimuts ces dernières années sont reliées … à des enregistreurs vidéo !!! Et pour se donner bonne conscience, l’administration installe quelques écrans dans des postes où les surveillants sont déjà bien occupés à de multiples tâches : gérer des alarmes (individuelles – PTI – coup de poing – incendie), ouvrir des portes, recevoir des appels téléphoniques (intérieurs et extérieurs), s’occuper du standard, vérifier des identités et gérer des flux de personnes, bloquer des mouvements…

Au travers du rapport de l’Inspection Générale Justice, c’est l’ensemble des personnels qui est aussi pointé du doigt… C’est tellement facile, mais surtout INACCEPTABLE ! Ce qui est reproché au surveillant dans ce rapport pourrait bien l’être à de nombreux agents ! Nous sommes évidemment TOUS concernés !!!

Déjà en 2010, au Centre de Détention de Saint-Mihiel, un jeune détenu était battu à mort. Des caméras avaient alors été commandées…mais pas de personnels supplémentaires pour les visionner en direct.

12 ans plus tard, rien n’a changé : ce qui est arrivé hier à Saint-Mihiel se reproduit aujourd’hui à Arles, les caméras en plus… Mais la vérité, c’est que, avec ou sans caméra, les surveillants ne sont pas assez nombreux pour gérer une population pénale de plus en plus violente !!!

Une décennie de chienlit où la situation n’a fait que se dégrader et où aucune leçon n’a été véritablement tirée ! Le surveillant sera donc à nouveau le coupable parfait, car pour les politiques, à chaque fois qu’il y a un mort, il faut un responsable, dans l’idéal, loin de Paris et le plus bas possible dans la hiérarchie.

Le surveillant, qu’il soit Arlésien, Sammiellois ou d’ailleurs, est donc le fusible idéal. Il permet de protéger les cols blancs parisiens, et de détourner l’attention médiatique sur un bouc-émissaire tout désigné, évitant ainsi de pointer les véritables coupables de cet échec pénitentiaire que nous ne cessons de dénoncer.

Si certaines préconisations du rapport de l’IGJ méritent effectivement d’être suivies, combien le seront vraiment ? En attendant, c’est se tromper de cible que de s’en prendre au Personnel de Surveillance. Ce sont eux qui sont isolés et démunis à l’étage. C’est intolérable ! L’UFAP UNSa Justice Grand-Est condamne l’amnésie des ceux qui nous commandent et qui ne font rien pour que cela s’arrange. Car nous le rappelons, la technologie, sans le personnel qui va, avec ne sert à rien !

Des moyens, des Ressources Humaines, des formations, du courage politique et du bon sens…
Voilà ce dont nous avons besoin !!!
Que nos dirigeants assument leurs erreurs et arrêtent de chercher des lampistes !

Pour l’UFAP UNSa Justice Grand-Est, il est hors de question que les agents soient inquiétés au-delà de leur responsabilité. Bien naturellement, nous apportons tout notre soutien aux collègues d’Arles et d’ailleurs ! Nous demandons juste reconnaissance et considération… très loin de ce mépris affiché par nos dirigeants et de nos gouvernants !

Les Secrétaires Généraux

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