Pantin, le 19 janvier 2024
Le ridicule ne tue pas et tant mieux pour notre ministre de la Justice ou le détenu qui fait son show sur Tiktok depuis sa cellule du CP Annœullin…
Ce énième buzz sur les réseaux sociaux est, en vérité, l’arbre qui cache la forêt…
Entre incapacité et impuissance, la DAP ne trouve pas de solution efficace à l’entrée et à la circulation des téléphones portables et autres objets dangereux ou substances illégales au sein des prisons françaises.
Cet événement traduit, plus largement, le manque de courage et d’audace des gouvernements et des gardes des Sceaux qui se succèdent depuis plus de 30 ans.
Nos hommes politiques et nos gouvernants ont fait un choix : celui de la paix sociale au sein des détentions, en accordant toujours plus de droits à la population pénale sans la contraindre à se conformer aux règles…
En parallèle, les moyens législatifs et matériels alloués aux personnels pénitentiaires en charge du bon ordre et de la discipline se restreignent.
La liberté pour nos pensionnaires d’organiser des trafics et d’alimenter les marchés parallèles depuis nos détentions ne cessent de prendre de l’ampleur en raison de l’inertie de nos dirigeants.
Combinée à un manque cruel d’effectif, la situation est devenue intenable : l’accomplissement des missions quotidiennes relève de l’exploit !
Dans ces conditions, les « influenceurs carcéraux », les trafiquants détenus et autres caïds des cours de promenade ont encore de beaux et longs jours devant eux...
Pendant ce temps, les personnels continueront à se battre contre des moulins à vent pour maintenir leurs établissements à flot et garantir la sécurité publique au détriment de leur santé et de leur vie de famille !
À moins que…
Un ministre de la Justice, courageux et audacieux, fasse le choix fort de donner les directives nécessaires et les moyens suffisants afin de rétablir l’ordre et de maintenir la discipline dans nos prisons…
Malheureusement, il y a fort à parier que cette revendication de l’UFAP UNSa Justice ne se concrétisera pas avec le gouvernement Attal nouvellement nommé. Pour l’administration pénitentiaire, c’est le changement dans la continuité du déclin des valeurs et du système carcèrale. Le ministre en place à Vendôme continuera son show médiatique d’envergure (l’action voulue par le Président !) à grands coups de déclarations non suivies des résultats annoncés… Quelle lassitude !
Si la peine d’emprisonnement est une peine privative de liberté, elle n’est ni privative d’obligations pour la population pénale, ni privative de respect envers les personnels. La politique de l’oisiveté, du « laisser-faire, laisser passer » ne permettra en rien aux personnels pénitentiaires de remplir les missions de service public qui sont les leurs et de donner aux victimes le sentiment que Justice leur a été rendue !
L’UFAP UNSa JUSTICE, LE SYNDICAT SANS CONCESSION !
Le Secrétaire Général, Emmanuel CHAMBAUD